Démêler le lien entre le cannabis et la psychose
Des recherches récentes se sont penchées sur le sujet très controversé de l'association entre la puissance du cannabis et les symptômes de santé mentale, en particulier la psychose. Les résultats de cette étude, menée par une équipe de l'université de Bath, pourraient en surprendre plus d'un et remettre en question les idées reçues.
Résultats clés de l'étude
Les chercheurs se sont lancés dans une étude approfondie pour comprendre la relation entre le cannabis à forte puissance et les répercussions potentielles sur la santé mentale. Leur méthodologie était solide, englobant de multiples sources de données et méthodes, y compris l'auto-déclaration et les mesures objectives de la puissance du cannabis.
Méthodologie de l'étude
L' étude a impliqué 410 participants âgés de 16 à 24 ans, qui avaient tous consommé du cannabis au moins une fois par mois pendant un an. Notamment, près de la moitié de ces participants étaient des consommateurs quotidiens. Chaque participant a fourni un échantillon de 0,3 g du cannabis qu’il avait l’intention de fumer. L'étude a été menée au domicile des participants à deux occasions distinctes : une fois lorsqu'ils étaient en état d'ébriété et une fois lorsqu'ils ne l'étaient pas.
Résultats et implications
Les échantillons de cannabis ont été testés pour déterminer les concentrations de THC. Les participants ont également été soumis à une série de questionnaires et d'échelles mesurant divers facteurs, notamment leur préférence pour la puissance, la dépendance au cannabis et les niveaux d'anxiété, de dépression et de symptômes de type psychose.
- L'étude n'a pas trouvé de lien direct entre un cannabis plus puissant et un risque accru de dépendance ou de symptômes de type psychose.
- Bien qu'il y ait une légère tendance à associer le cannabis plus puissant à un risque plus élevé de dépendance au cannabis, cette corrélation disparaît après ajustement en fonction de la fréquence de consommation.
- Il n'y avait que de faibles preuves suggérant une association mineure entre la puissance du cannabis et les symptômes de dépression et d'anxiété.
Les auteurs de l'étude ont conclu qu'il fallait davantage de preuves pour comprendre la relation entre la puissance du cannabis et les symptômes de dépression. Ils ont également souligné qu'aucune association claire n'a été trouvée entre la concentration de THC dans le cannabis et la dépendance au cannabis ou les symptômes de type psychose.
Contextualisation des résultats
Cette recherche est un ajout important à une série de récentes études qui visent à élucider la relation entre le cannabis et la psychose.
Des études antérieures recherche n'ont pas non plus trouvé de lien significatif entre la consommation de cannabis et l'apparition ou la persistance des symptômes de la psychose. Une autre étude datant de 2021, qui a examiné la relation entre la consommation de cannabis à l'adolescence et la psychose à l'âge adulte, n'a trouvé aucune preuve suggérant qu'une plus grande consommation de cannabis pendant l'adolescence conduisait à une plus grande probabilité de développer une psychose à l'âge adulte.